Défilé Chanel Haute couture Printemps-été 2021 (film réalisé par Anton Corbijn au Grand Palais en janvier 2021)
Explosions de fleurs multicolores, cerceaux touffus de verdure, parterre de pétales, ampoules nacrées entrelacées comme les perles d’un sautoir de Gabrielle Chanel.
Tout est en place pour adoucir l’absence pour raisons sanitaires du tout public et réchauffer ainsi JLo, Marion, Charlotte, Vanessa, Lily-Rose, élues invitées avec quelques autres, entourées de nombreuses chaises vides.
Le train des mannequins déroule son rose vif percutant entre ses tenues noires et blanches, ses pantalons amples, ses souliers bicolores à forme de guêtres ou à brides.
Mais il porte aussi des jupes et des robes où toutes les longueurs sont permises, du long bouffant au long tout simple, du romantique d’un seul tenant au long sur court.
Des gris perles suivent des roses moins ardents et toutes les matières qu’ils déclinent s’emparent de la lumière et brillent avec les noirs, les blancs, les rubis, les verts et les dorés, comme une fête.
Une grande robe à volants étagés se pose, seule, sur le satin nacré d’une des chaises vides tandis qu’une main ramasse élégamment un camélia blanc à cœur d’or.
Pendant ce temps des panaches de tulle s’invitent sur des robes du soir. Et une crinoline de crêpe noir danse sous une chemise en soie claire toute simple, en une originale harmonie.
La grande mariée finale, juchée en amazone sur son cheval blanc, promène le long catogan de sa traîne mousseuse parsemée de cristaux.
On voudrait la retenir un peu et profiter encore de tant de beauté… de tout cet Art *; mais déjà la queue gaufrée de sa monture disparaît à nos yeux comme un rêve.
28.6.2021
*Cass. crim 5.2.2008 n° 07-81.387 rejetant le pourvoi formé contre l’arrêt CA Paris 13è 17.1.2007 qui avait « énoncé que les créations et les défilés de mode sont des oeuvres de l'esprit sur lesquelles les maisons de couture jouissent d'un droit de propriété protégé par le code de la propriété intellectuelle », leur permettant ainsi d’agir judiciairement en contrefaçon.
La voie d’une action en concurrence parasitaire est également ouverte aux maisons de couture à condition qu’elles démontrent avoir dédié des investissements humains et financiers spécifiques à la collection parasitée, ainsi dotée d’une valeur économique individualisée.(Cass. com. 20.9.2016 RG 14-25131 et plus récemment T. Com Paris 15è Christian Dior Couture / Zara cité par Com. Com. Electr. n°9 sept. 2020 s’agissant des investissements consacrés à l’univers artistique propre à deux collections Christian Dior)
